mardi 29 avril 2014

Citation du jour


Patti Smith  - Tous droits réservés ©


''J'ai souvent pensé à me suicider, mais ça voulait dire rater le prochain Stones."

Patti Smith

Source: Classic 21


Candlestick Park: Macca & démolition...


Paul McCartney  - Cameron Spencer - Getty Images ©


Le légendaire bassiste gaucher reviendra pour la première fois sur le site du dernier concert des Beatles.

Le dernier concert de sa tournée ''Out There'' se tiendra au Candlestick Park de San Francisco, le tristement célèbre stade où les Beatles ont réalisé leur dernier concert ensemble, si on ne prend pas en compte le concert sur les toits d'Apple en 1969. Ce sera également une dernière pour la salle puisque McCartney est le dernier artiste qui y est programmé avant sa démolition, histoire de boucler la boucle.

Selon le San Francisco Chronicle, c'est le maire de San Francisco Ed Lee qui a invité personnellement McCartney. "C'est une légende, et je suis très heureux qu'il ait accepté de revenir au Candlestick pour donner à cet endroit fabuleux l'adieu qu'il mérite", a-t-il déclaré. Ce concert très attendu aura lieu le 14 août prochain. Curieusement, ce ne sera que la deuxième fois que McCartney joue à San Francisco, depuis ce fameux concert du 29 août 1966 au Candlestick Park avec son premier groupe.


McCartney annoncé au Candlestick Park  - Julia Robertson - AP ©

Judas Priest: Nouvel opus pour le 15 juillet prochain





Le groupe de heavy metal anglais annonce la sortie d'un nouvel album pour le 15 juillet.

Pour faire patienter les fans et leur donner un aperçu des sonorités de l'album, le groupe vient de sortir le titre éponyme ''Redeemer Of Souls'', que vous pouvez découvrir au bas de cette page. C'est le premier titre que Judas Priest publie depuis six ans, et cela avec la participation de leur nouveau guitariste Richie Faulkner, 34 ans.

Le leader et chanteur du groupe Rob Halford a qualifié l'album de "très lourd, bien heavy", avant d'ajouter que "ce sera un grand moment pour Judas Priest et pour le métal". Ce retour à des sonorités plus lourdes n'est sans doute pas étranger à l'accueil plus que mitigé qu'avait reçu leur précédent album, ''Nostradamus'', paru en 2008 et à l'occasion duquel on avait reproché au groupe d'être "trop aventureux musicalement". Pour mettre les choses au clair, le guitariste Glenn Tipton précise ainsi à son tour que "du début à la fin, ''Redeemers Of Soul'' contiendra 13 chansons de pur métal estampillé Judas Priest". Voilà de quoi enthousiasmer les fans de la première heure du groupe de métal de Birmingham.



lundi 28 avril 2014

Willie Nelson à l'honneur

Willie Nelson à Austin  - Tous droits réservés ©


L'icône de la musique country a été introduit au Austin City Limits Hall Of Fame ce samedi.

Austin City Limits est une des plus vieilles émissions musicales américaines, ainsi que l'une des plus regardées dans le pays. Plus encore, ce show aurait contribué à établir Austin, capitale, du Texas, comme le "centre mondial de la musique live". C'est Matthew McConaughey, l'acteur texan récemment oscarisé, qui s'est chargé du discours d'introduction lors de la cérémonie d'honneur qui s'est déroulée samedi dernier. "Il n'y aurait pas d'Austin City Limits sans Willie Nelson" a déclaré McConaughey, avant de rappeler que la légende de la country était le premier musicien à s'être produit dans l'émission, qui est la seule à avoir reçu la Médaille des Arts en 2003.

Après le discours élogieux de l'acteur, Willie Nelson est monté sur scène en compagnie d'Emmylou Harris pour entamer un concert comprenant une reprise du classique de Stevie Ray Vaughan, "Texas Flood". Le défunt guitariste texan, ainsi que son groupe Double Trouble, étaient également intronisés au Hall Of Fame des Austin City Limits ce soir là.

Il faut préciser que Willie Nelson, âgé de 81 ans, est un des musiciens les plus respectés en Amérique. Ce n'est donc pas la première fois que celui-ci est honoré de la sorte puisqu'il fait partie du Country Hall Of Fame depuis 1993, il a reçu les Kennedy Center Honnors en 1998 et a plus récemment été accepté au National Agricultural Hall Of Fame en 2011, pour ses actions en faveur des ouvriers agricoles américains.

retour sur Le Record Store Day 2014

Le Record Store Day  - Tous droits réservés ©


Le Record Store Day de cette année a battu tous les... records en chiffres de vente, plus particulièrement en vinyles.


Le Record Store Day qui s'est tenu le 19 avril dernier a été la plus fructueuse édition depuis sa création en 2007. Les chiffres sont parlants : en comparaison avec la semaine qui précédait le RS Day, les ventes ont augmenté de 91 % contre 59 % en 2013.

Le grand gagnant du Record Store Day cuvée 2014 n'est pas un artiste mais un objet. En effet, 2014 a vu le retour en force du vinyle dans la consommation de masse, puisque plus de la la moitié des ventes concernait ce format vintage, 58% exactement. Il est également frappant de constater que dans le top 10 des albums vinyles vendus, 5 artistes ou groupes n'existent plus ou sont morts : ainsi, l'on y retrouve des albums de Joy Division, du Grateful Dead, de Jimi Hendrix, des Ramones ou encore de Notorious B.I.G. Le single qui culmine au top des ventes de vinyle provient également d'un groupe disparu : le 45 tours de "Pennyroyal Tea" de Nirvana a cartonné le week-end dernier, probablement boosté par l'anniversaire de la mort de Kurt Cobain et l'introduction toute récente du groupe au Rock'N'Roll Hall Of Fame. Ci-dessous, vous trouverez les Top 10 complets des ventes de singles et albums en vinyle.

Top 10 des ventes d'albums en vinyles:

1. Childish Gambino, Because the Internet
2. Afghan Whigs, Do to the Beast
3. Notorious B.I.G., Life After Death
4. Bruce Springsteen, American Beauty
5. Jimi Hendrix, Live at Monterey
6. Grateful Dead, Live at Hampton Coliseum
7. Tame Impala, Live Versions
8. Joy Division, An Ideal For Living
9. Flaming Lips, 7 Skies H3
10. Ramones, Meltdown With the Ramones

Top 10 des ventes de singles vinyles

1. Nirvana, "Pennyroyal Tea"
2. Flaming Lips and Devo, "Gates of Steel"
3. The Cure and Dinosaur Jr, "Just Like Heaven"
4. David Bowie, "1984"
5. Love and Rush, "7 and 7 Is" (released as unnamed "mystery artists")
6. Frank Zappa, "Don't Eat the Yellow Snow"
7. Pantera and Poison Idea, "The Badge"
8. Paramore, "Ain't It Fun"
9. Fleetwood Mac, "Dragonfly"
10. Garbage, "Girls Talk Shit"

samedi 26 avril 2014

Des nouvelles de Métallica

Metallica progresse sur son nouvel album  - Tous droits réservés ©

Le groupe, dont le nouvel album progresse, est sur le point de choisir un producteur en vue de sa tournée américaine.

Six ans après leur dernier album, les membres de Metallica travaillent sur son successeur et se prépare à une tournée des festivals d’été. "Nous faisons des riffs et nous les mettons dans des morceaux. Mais nous ne faisons pas un morceau et puis le lendemain un autre. Nous travaillons juste sur des riffs et des sections, nous relions les riffs, les tempos et les ambiances" précise Lars Ulrich. Malgré tout, aucun calendrier n’est prévu pour la sortie de l’album. "Nous allons faire nos dates cet été puis nous allons vraiment travailler dessus" a ajouté Lars.

Et pour la tournée d’été, un site internet a été mis en place, Metallica By Request, afin que les fans choisissent les morceaux qui seront interprétés en live par le groupe. "Ceux qui possèdent leur ticket pour l’un de nos concerts peuvent aller sur ce site et voter pour l’un des titres que Metallica a enregistré. Il y en a 145, quelque chose comme ça. Nous jouerons les 17 premiers titres. C’est vraiment fun!"

Michael Jackson: la composition de l'album à venir


XSCAPE  - Tous droits réservés ©



Les titres des huit morceaux qui figureront sur le nouvel album posthume de Michael Jackson ont été confirmés.

Comme nous vous l'avions annoncé en mars dernier, cet album est composé de huit titres inédits dont certains ont été produits par Timbaland. ''XSCAPE'' est un projet qui émane d'Antonio 'L.A.' Reid, le producteur exécutif du label Epic. Celui-ci a eu accès à la totalité du matériel vocal de l'artiste enregistré ces 40 dernières années pour dénicher des raretés susceptibles d'intéresser les fans du Roi de la Pop. Le géant de la téléphonie Sony Mobile a déclaré avoir convenu un accord avec Epic afin de permettre à leurs clients de télécharger gratuitement l'album le jour de sa sortie, le 13 mai prochain.

Voici la tracklist du second album posthume de Michael Jackson:

'Love Never Felt So Good'
'Chicago'
'Loving You'
'A Place With No Name'
'Slave To The Rhythm'
'Do You Know Where Your Children Are'
'Blue Gangsta'
'Xscape'

mardi 22 avril 2014

Critique Musicale: Sugar & Tiger – Télévisage (2014)

sugar-tiger-album-web

Les tribulations « solitaires » d’un punk ouvrier

« Les Wampas n'aiment pas les autres, ils n'aiment pas Kyo, et ils n'aiment pas la variété pourrie !!!!! »

C’est assurément par, et grâce, à cette logorrhée salvatrice que le (très) grand public aura découvert le sieur Didier Chappedelaine, plus connu bien sûr sous le pseudonyme de Didier Wampas, et son groupe du même nom. Les Wampas donc, qui par cette belle soirée de 2003 réveillent par leur prestation énergique et endiablée une assistance se trouvant déjà à moitié, ou presque, dans les bras de Morphée, la cérémonie annuelle des Victoires De La Musique ayant un effet des plus soporifiques tant sur les spectateurs présent dans la salle que sur les téléspectateurs, surement désœuvrés ce soir-là, qui consentent à subir ce spectacle devant leur poste de télévision, spectacle n’étant en réalité rien de plus qu’une démonstration d’autocongratulation d’un seul et même milieu se regardant le nombril trois heures durant…

À l’occasion de l’édition 2003 des Victoires De La Musique le groupe de celui qui demeure certainement l’électricien de la RATP le plus célèbre du pays se voit nommé dans la catégorie « Révélation de l’année », nomination qui, avec le recul, peut prêter à sourire lorsque l’on sait qu’à cette époque les Wampas entraient dans ce qui était, tout de même, la vingtième année d’existence du groupe. Deux décennies entières passées à écumer la scène Punk-Rock indépendante française, depuis cette année 1983, pour finalement en devenir, avec les Béruriers Noirs, les toujours actifs Parabellum et quelques autres, l’un des principaux représentants. Mieux valait tard que jamais ! L’interprétation livrée ce soir-là de leur dernier simple en date, Manu Chao[1],  si elle fut bien la plus remarquée de la cérémonie ne leur permis cependant pas de remporter le trophée, ce dernier échouant en fin de compte à…Kyo !

Toutefois, pour les Wampas l’essentiel était peut être ailleurs, la reconnaissance médiatique et l’appui du grand public, toujours lui, étant dès lors au rendez-vous. En témoignera la suite de leur carrière. Parmi les faits importants ayant émaillés celle-ci citons tout d’abords une collaboration entre Didier Wampas et Nicola Sirkis, chanteur et membre originel du groupe Indochine, sur le duo Harry Poppers[2], titre dont le texte est dut à Wampas lui-même,  sorti en 2005 sur Alice Et June, dixième opus de Nicola et ses comparses. Un an plus tard c’est la polémique, née de la parution du single Chirac en prison, qui placera les Wampas et la sortie de leur neuvième album Rock’N’ Roll Part 9 sous l’œil médiatique[3] pour un bon moment. L’année 2007 verra les Wampas s’embarquer dans une compétition internationale : Celle du concours de l’Eurovision de la Chanson. Ils ne seront toutefois pas désignés représentants français, coiffés au poteau qu’ils seront par les Fatals Picards. Leur dixième et dernier album en date, Les Wampas Sont La Preuve Que Dieu Existe, parait, chez Universal cette fois, le 29 janvier 2009[4]. Un autre évènement quelque peu marquant pour le groupe se produira au soir du 26 juin 2010, les Wampas investissant la scène du Stade De France en première partie du concert[5] qu’Indochine y donné ce soir-là, l’occasion rêvée pour Didier et ses comparses de délivrer leur Punk-Rock emplit d’énergie, et au style inimitable ou presque, devant quelque 80 000 spectateurs.

Voilà à peu près où en étaient restés les Wampas et leur carrière, lorsqu’en 2011 une petite surprise débarqua sans crier gare dans les bacs des disquaires…

Pour une surprise, l’album Taisez-Moi en fut une ! Le premier album à être signé du seul Didier Wampas à sortir un peu moins de trente ans après les débuts du groupe qu’il a fondé ! Ce premier effort discographique en solitaire du chanteur doit sa sortie à la volonté de Marc Thonon, patron d’Atmosphériques, label sur lequel sort cette galette[6]. L’élaboration de ce disque s’est déroulée outre-Atlantique, à Los Angeles, Ville des anges – pour qui veut y croire- et incontestable fleuron de l’industrie du spectacle et du divertissement américaine. Le travail (enregistrement, production, post-production…) s’est déroulé sur une période d’environ une quinzaine de jours, sous la houlette de l’ingénieur du son Kevin Harp et de Ryan Ross (impliqué auparavant sur les productions de Panic At The Disco) qui signe ici les arrangements. Les musiciens chargés d’œuvrer sur cet opus furent tous recrutés sur place, tous travaillant aux seins des différents studios pour diverses sessions d’enregistrement.

Le disque en lui-même renferme une collection de chansons pour laquelle l’aspect Rock de la musique qui a constitué les succès des Wampas laisse place à un ensemble bien plus orienté vers la Pop, le son revêtant également un aspect légèrement vintage. Didier semble aussi avoir apporté un soin tout particulier à l’enregistrement de sa voix, celle-ci paraissant, tout au long du disque, plutôt posée. Plus d’un titre de ce disque rappellera aux connaisseurs quelque une des plus belle ballades emmiellant régulièrement les albums des Wampas, ce depuis la parution de  Simple et Tendre[7], leur quatrième opus. Les arrangements sont eux des plus feutrés et très calibrés, comme l’est la production. A cela s’ajoute une section rythmique qui souvent se fait discrète. De même, la six cordes délivre assez peu de riffs au son abrasif, aux notes saturées. Les textes de Didier sont simples, non dépourvus d’humour bien sûr, sans toutefois que cet aspect ne prenne l’ascendant sur un aspect se voulant poétique. La poésie de Wampas est ce qu’elle est et n’a pour le coup pas changé d’un iota. Elle demeure toute wapasienne et ce n’est pas pour nous déplaire. Au final, Didier offrait en 2011 un disque sympathique et plutôt agréable à écouter. On notera qu’il prenait aussi le risque de déconcerter les amateurs du son des Wampas œuvrant sur une contrée au sein de laquelle la musique aux accents Pop semblait devoir occuper une plus large place que par le passé, sans que le Rock ne se voit lui totalement oublié.

La tournée promotionnelle qui suivra la sortie de Taisez-Moi revêt également une certaine importance au regard de la tournure que devait prendre la carrière en solitaire de Didier Wampas. En effet pour les besoins de cette dernière, Didier aura l’idée, plutôt judicieuse, de s’enquiquiner  avec le groupe rennais Bikini Machine. Ce combo s’est originellement formé en 2001 et s’était depuis lors surtout fait fortement remarquer sur les scènes de différents grands festivals, parmi ceux-ci citons entre autres : Les Vieilles Charrues ou les Transmusicales. Plusieurs productions studio ont parues, sans toutefois que Bikini Machine ne rencontre autre chose que le succès d’estime au cœur de la scène Rock indépendante[8]. Il va s’en dire que cette collaboration aura pour effet d’accroitre sensiblement la visibilité de ce groupe à l’existence artistique autonome.

Cette collaboration scénique aura pour épilogue Comme Dans Un Garage, opus studio signé conjointement par Didier Wampas et Bikini Machine et paru en 2013[9]. De ce disque, Didier révélera qu’il fut enregistré Outre-Manche entre les murs d’un studio à l’équipement exclusivement analogique[10]. En résulte un opus au son volontairement vintage. Un son vintage pour un retour bien  plus marqué au Rock’n’Roll typé des années 60 et 70, si cher aux deux parties réunies sur ce projet. L’alchimie résultante d’une tournée longue de déjà presque deux ans entre Wampas et Bikini Machine et également perceptible dans le coté bien plus direct du son de l’album et même de la production. Sont toujours présent ici aussi les textes à la teneur si personnelle dut à Didier. Un disque plus Rock et peut être même plus abouti que celui l’ayant précédé.

Sugar & Tiger : Une histoire de famille Pink’n’Roll

Trois albums en trois ans, c’est le rythme de Didier retraité de la RATP (sa retraite est effective depuis mai 2012). Ce troisième opus est aussi le tout premier que Didier  signe avec son affaire « familiale», Sugar & Tiger, et se nomme Télévisage[11]. Télévisage est disponible depuis le 21 avril et parait chez Atmosphériques.

De famille il est en effet question, Sugar & Tiger se composant de Florence Vicha (Sugar), Didier Wampas (Tiger), des fils de ce dernier Arnold et Diego, se chargeant respectivement de la six cordes et de la batterie, et enfin de Jean-Michel Lejoux (des Wampas) à la guitare- basse.

Le projet qui deviendra connu sous le nom de Sugar & Tiger a vu le jour il y a environ deux ans à cause, si l’on en croit le communiqué accompagnant la sortie l’album, de Mike Brant ! C’est en effet après avoir posé sa voix sur le célèbre morceau Qui Saura du chanteur d’origine israélienne que Florence Vicha a décidé de poursuivre sur cette voie[12]. Cette volonté aura pour effet de faire participer le couple Sugar & Tiger à un projet marketing concocté par une marque de vêtement, le but de celui-ci : publier une compilation de chansons entièrement composée de titres enregistrés en duo par des couples[13]. Une première démo du travail entrepris par Florence et Didier sera donc envoyée aux responsables du projet et échouera finalement sur ladite compilation, mais en tant que piste cachée[14]

Tout aurait très bien pu s’arrêter là bien sûr, mais d’autres chansons furent ensuite composées par le duo, entre Pantin et les États-Unis notamment. Les fils de Didier furent eux impliqués dans ce projet plus tard, plus précisément à la suite d’un concert que Didier donna un soir avec eux alors que toute la famille se trouvait en villégiature[15].

L’enregistrement des onze titres qui composent Télévisage se déroula au sein des Studios 180, à Paris, en compagnie d’Arnaud Bascunana et Tim Bickford.[16]

La production de l’opus qui nous occupe ici est très propre, comme l’est la très grande majorité des productions discographiques actuelles est globalement il est difficile d’y trouver à redire. Tout juste pourrait-on trouver dommageable que la voix de Florence Vicha n’est pas été mixée un peu plus en avant sur l’ensemble des titres, ce qui aurait permis d’accentuer encore plus l’intéressant contraste existant entre la puissance d’une section rythmique très en verve tout au long du disque, les riffs de guitares eux aussi très ancrés dans un style Punk-Rock et la touche de douceur apportée par cette dernière. L’ensemble étant égal et homogène, ce petit regret n’est, malgré tout, pas des plus rédhibitoires.

Le ton est donné d’emblée, Paris-Monaco, la plage titulaire de l’opus, s’ouvrant sur une introduction dotée d’un riff de guitare aux accents punk et une section rythmique, notamment la batterie, très présente. La six cordes délivrera par la suite des accords plus « minimalistes », ce qui aura pour effet de laisser la voix féminine s’installer dans ce premier écrin. Les chœurs réalisés sur ce titres apportent leur petit plus, avec un Didier s’y faisant sobrement remarquer.

Batterie et guitares en verve, toujours, et un rythme qui ne retombe pas sur Chat Uranium. Le chant reste dans le même ton et les chœurs du punk ouvrier apporte à ce titre bref et plutôt efficace un coté à la fois humoristique et sympathique.

Même schéma,  même teneur pour Sophomore, la troisième piste. La guitare délivre un bon gimmick,  répétitif et assez accrocheur. Le contraste entre la voix et l’instrumentation, déjà évoqué, fonctionne ici efficacement.

C’est la ligne de basse qui se démarque plus volontiers sur Trestraou, imprimant d’entrée comme un faux rythme avant que la guitare ne se signale, ce qui aura pour effet de voir le titre gagner en rythme. Le bref solo de guitare achèvera de donner à cette composition un coté plus Rock’n’Roll encore.

Johnny téléphone possède en introduction un riff de guitare bien senti. La voix semble ici tout de même mixée plus en avant que sur les titre précédents. Le jeu de batterie se fait toujours aussi carré et calibré. Les chœurs, bien que discrets demeurent efficaces. Les connaisseurs apprécieront la référence directe faite à Johnny MacDonald, personnage ayant pointé pour la première fois le bout de son nez, en 1996, sur l’album Trop Précieux, cinquième opus dut aux Wampas.[17]

Nous prenons ensuite la route et traversons la Highway 40 à vive allure, aidés en cela que nous sommes par La batterie et la gratte électrique. Didier est au chant pour une performance toute wampasienne et nous délivre un texte dont lui seul à le secret (qui d’autre que Didier pour écrire du Wampas ?). De tous les titres, celui-ci est certainement celui qui se rapproche incontestablement le plus de l’esprit originel des Wampas. Un moment fort sympathique, duquel bien sûr la drôlerie n’est pas absente.

Henri restera comme la toute première composition du duo originel Sugar & Tiger, à l’époque où ce seul et unique titre aurait dut voir le jour. La démo d’origine de cette chanson est d’ailleurs disponible sur les canaux du Web[18]. Henri donc, assez jolie ballade au teint bleu ciel amoureux et chatouillant pourvue de grosses lignes de basse, gimmicks de guitare répétés et martellement de futs aussi régulier que le serait un métronome.

Arrive ensuite la chanson Comme Un Chinois, duo mixte, qui aurait pu se nommer sans problème « Comme les Wampas » tant le rythme débridé de ce titre, le coté résolument Punk-Rock de toute l’orchestration ou encore l’humour et se second degré que renferme son texte rappellent sans ciller quelques une des plus belles productions dues au groupe parisien. Un bon moment là encore.

C’est le palace du même nom qui se voit ensuite gratifié sur la chanson Hôtel Raphael. Le tout se fait à pleine vitesse sur fond de gimmick de six cordes et martellement de futs tonitruant. On remarquera que la voix prend sur ce titre un peu plus d’espace pour mieux se « détacher » de l’ensemble.

Le second single extrait de cet opus, Car C’est Toi, arrive ensuite. Une ballade simple et appréciable, plutôt vive et avec de bons chœurs. L’un des titres de cet album qui prendra certainement bien plus d’ampleur lors des prestations du groupe sur scène.

L’album se clôt avec Noel Chrismas, premier simple produit pour promouvoir Télévisage. Un titre puissant et rapide au final chanté en allemand pour un écho non dissimulé au titre Ce soir, c’est Noel ! des Wampas[19]

Il y a des miroirs pour le visage mais pas de télévisions !

*****
Télévisage, premier opus de Sugar & Tiger, se révèle être une œuvre musicalement très homogène, et cela sur toute sa longueur. Les plus sceptiques considèreront peut être cette homogénéité comme un point faible, révélatrice d’un album au final peu varié. Il demeure que l’association faite ici entre la Pop et le Punk n’est pas du plus mauvais acabit. On apprécie la touche féminine et personnelle apportée par Florence Vicha (texte et chant) même si cette dernière s’affirmera à tous les coups bien plus sur scène lors des concerts et sur un second album que cette affaire familiale nous livrera peut-être à l’avenir.
Télévisage a aussi un « avantage », celui de se voir presque exclusivement composé de titres brefs, élément qui rend son écoute aussi rapide qu’aisée, accent étant mis sur l’essence et l’essentiel des compositions. Des compositions qui, n’en doutons pas, se bonifieront lors des concerts, cette musique semble de toute façon taillée pour cela.
Pour finir notons que, grâce à Télévisage, Didier Wampas semble revenir pleinement sur la voie de la Pop musique, terrain déjà connu de lui par la publication de Taisez-Moi en 2011, sans toutefois que ses influence premières se voient ici totalement négligées.
En attendant de retrouver Jean-Michel et Didier au sein des Wampas pour leur onzième album à paraitre, de revoir et réentendre Didier secondé par le Bikini Machine sur scène et en studio, ne boudons pas le plaisir de retrouver une nouvelle fois ce zébulon et de découvrir son nouveau projet qui se révèle à l’écoute fort  sympathique !

Liste des titres :

1.      Paris-Monaco
2.      Chat Uranium
3.      Sophomore
4.      Trestraou
5.      Johnny Téléphone
6.      Highway 40
7.      Henri
8.      Comme Un Chinois
9.      Hotel Raphael
10.  Car C’est Toi
11.  Noël Chrismas

Sugar & Tiger, Télevisage, Atmosphériques, 2014.


 0000855620_10
Xavier Fluet




[1]Single extrait de l’album Never trust a guy who after having been a punk, is now playing electro, publié sur le label Atmosphériques en février 2003.
[2] Indochine, Alice et June, Jive/Epic- Sony BMG, 2005
[3] Les Wampas, Rock’N’Roll Part 9, Atmosphériques, 2006
[4]  Les Wampas, Les Wampas Sont La Preuve Que Dieu Existe, Universal, 2009.
[5] Indochine, Putain De Stade,  Universal, 2011 (CD/DVD)
[6] Didier Wampas, Taisez-moi, Atmosphériques, 2011
[7] Les Wampas, Simple et Tendre, BMG, 1993
[8] « Bikini Machine », Wikipedia.org. Lien : http://fr.wikipedia.org/wiki/Bikini_Machine
[9]  Didier Wampas & Bikini Machine, Comme Dans Un Garage, Atmosphériques, 2013
[10] Julien Party « L’entretien de Didier Wampas », avril 2013. Lien : https://www.youtube.com/watch?v=mBz5G9mUqkg
[11]  Sugar & Tiger, Télévisage, Atmosphériques, 2013.
[12] Communiqué de presse
[13]  Cf. note 10.
[14] Ibid.
[15] Id.
[16]  Sugar & Tiger Bandcamp. Lien : http://sugarandtiger.bandcamp.com/
[17] Les Wampas, Trop Précieux, BMG, 1996.
[18] Cf. Note 16.
[19] Les Wampas, Les Wampas vous aiment, 1990.

Un nouveau clip pour Lady Linn!


LadyLinn_Photo03_MD_Credit_Lalo_Gonzalez


Après nous avoir charmé avec son premier single « Regret », la belle LADY LINN revient avec « Sassy », une chanson à l’énergie pop entêtante.

Et pour accompagner ce titre, un clip à l’esthétisme fastueux dans une atmosphère juvénile et fougueuse.

A découvrir sans plus attendre !!

Retrouvez ici notre critique de son 3e album "High"



A NOTER DANS VOS AGENDAS

La jeune chanteuse à la voix suave sera en concert le 4 juin prochain au Divan du Monde.

image002 (1)2222


Source: La Gazette De Paris

lundi 14 avril 2014

Chris Martin a rejoint Peter Gabriel sur la scène du Rock and Roll Hall Of Fame.


Chris Martin et Peter Gabriel en duo  - Tous droits réservés ©

Le chanteur de Coldplay a rejoint Peter Gabriel sur la scène du Rock and Roll Hall Of Fame.

Aux côtés de Cat Stevens, Linda Ronstadt, Kiss et Nirvana, c’est Peter Gabriel qui était également intronisé lors de cette grande cérémonie.

L’ancien chanteur de Genesis a ouvert la soirée en interprétant "Digging in the Dirt" avant que le chanteur de Coldplay, Chris Martin, n’intervienne sur scène pour commencer son discours d’introduction. Prétextant lire le livre de la Genèse, Chris a prononcé un speech on ne peut plus spirituel en hommage à la carrière de Gabriel.

Ils ont ensuite repris "Whashing of the Water" ensemble.

RnR Hall Of Fame: Ace Frehley arrondit les angles avec Paul Stanley et Gene Simmons


Kiss  - Tous droits réservés ©

L’ancien guitariste de Kiss arrondit les angles avec Paul Stanley et Gene Simmons.

Nous vous parlions il y a quelques jours du léger accroc survenu entre Ace Frehley et les autres membres fondateurs du groupe de hard-rock, Paul Stanley et Gene Simmons. Pour rappel, ces deux derniers avaient décidé qu’il n’y aurait aucune prestation du groupe lors de la cérémonie. Finalement, il semblerait que la hache de guerre ait été enterrée puisque les quatre membres d’origine de Kiss sont montés ensemble sur scène pour recevoir leur récompense, et cela dans une ambiance paisible.

"Nous sommes des frères dans la famille du rock&roll. La presse semble amplifier le fait qu’on se déteste, mais ce n’est pas le cas. Nous avons eu quelques différends tout au long de ces années, comme tous les groupes de rock." déclare avec philosophie le guitariste qui travaille actuellement sur son premier album solo depuis cinq ans.

Source: Classic 21

Debbie Harry en duo avec Arcade Fire

Debbie Harry et Arcade Fire en duo  - Tous droits réservés ©

La chanteuse de Blondie a rejoint Arcade Fire sur la scène du Coachella Festival le temps de deux morceaux.

Debbie Harry a été invitée par les membres du groupe canadien sur la scène de Coachella à l’occcasion du concert de clôture du festival. Ce fut l’occasion pour la chanteuse du groupe new-yorkais de reprendre leur classique "Heart Of Glass" de 1978, épaulée au chant par Régine Chassagne et au piano par Win Butler. Le groupe enchaîna ensuite avec le morceau d’Arcade Fire "Sprawl II (Mountains Beyond Mountains", extrait de l’album ''Suburbs'' de 2010, tandis que Debbie assurait les chœurs en esquissant quelques pas de danse avec la chanteuse du groupe canadien. Win Butler ne présenta l'égérie de Blondie qu’à la fin des morceaux avec un tonitruant "Debbie Fucking Harry, everyone ".

A voir Ici!

dimanche 13 avril 2014

La musique des Red Hot Chili Peppers a été utilisée pour torturer des prisonniers …


Red Hot Chili Peppers  - Tous droits réservés ©



La musique des Red Hot Chili Peppers a été utilisée pour torturer des prisonniers …

On savait bien sûr que Guantánamo Bay n’était pas une prison comme les autres, mais un rapport secret révèle aujourd’hui diverses méthodes de tortures utilisées par la CIA en ce lieu. Parmi celles-ci, l’utilisation de musique et notamment, celle des Red Hot Chili Peppers. Ces révélations, par des responsables américains, ont été faites sous couvert de l’anonymat à la chaîne Al Jazeera.

Un passage précis des documents signale qu’un certain Zayn a été soumis à cette forme de torture, enfermé dans une caisse, entouré d’animaux, enchaîné et abruti par de la musique mise à fort volume… Pas sûr que la bande d’Anthony Kieids cautionne ce genre de choses! On se souvient que le même procédé avait été employé avec Metallica, que les musiciens du groupe avaient protesté et demandé qu’il soit mis fin à ces tortures.

Record Store Day: Un vinyl des Doors

Un vinyle pour les Doors  - Tous droits réservés ©


Un vinyl des Doors va sortir spécialement pour le Record Store Day qui est la journée annuelle en faveur des disquaires indépendants.

Le but est d’inciter le public à acheter des disques dans des boutiques. La date est fixée au 19 avril. Beaucoup d’artistes ont annoncé des opérations spéciales, notamment des sorties de disques pour donner un coup de main à cette opération ‘culturo-commerciale’. Les Doors seront donc de la partie en proposant Weird Scenes Inside the Goldmine, une ressortie d’une compilation datant de 1972, la première qui soit sortie après la disparition de Jim.

Source: Classic 21

mercredi 9 avril 2014

Détroit sur la route

detroit  - Tous droits réservés ©
Le controversé chanteur Bertrand Cantat renoue avec la scène à partir de vendredi en compagnie de son groupe Détroit.

Douze ans après le dernier concert de Noir Désir, le chanteur français Bertrand Cantat fera vendredi son grand retour sur scène avec Détroit, le duo qu'il forme avec Pascal Humbert, pour le début d'une tournée très attendue en France, en Belgique et en Suisse. Un regard sur la billetterie suffit à mesurer l'engouement suscité par le chanteur dont la carrière s'est brutalement arrêtée en 2003.

Lorsqu'ont été annoncés les premiers concerts parisiens du duo, les billets se sont vendus en cinq minutes. Et ceux de la série de concerts dans toute la France, en Belgique, en Suisse et au Luxembourg, qui débute ce vendredi, ont également été largement vendus.

"Ca fait très, très plaisir. C'est génial parce que c'est pur, sans interférence", confiait Bertrand Cantat en décembre, dans une rare interview à une radio française. "Pour moi (ce retour sur scène) représente beaucoup de choses", ajoutait-il, assurant ne pas être animé par "une idée de revanche". "J'espère bien qu'une partie (du public de Détroit) n'aura jamais vu Noir Désir sur scène. (...) On espère que ça ne sera pas comparé, ce n'est pas la même chose", confiait-il. Sur scène, Bertrand Cantat et Pascal Humbert, accompagnés de musiciens, ont promis de mélanger l'ambiance intimiste de leur album avec des moments plus rock. Et ils n'ont pas exclu de puiser dans leurs anciens répertoires. Pour le plus grand plaisir des nostalgiques de "Noir Désir".

Des récompenses pour Puggy

puggy  - Tous droits réservés ©


Mélanie De Biasio et Girls in Hawaii ont également été distingués hier soir à Liège.

Puggy a donc remporté l'Octave dans la catégorie ''pop-rock''. La chanteuse jazz Mélanie De Biasio a été récompensée dans la catégorie "album de l'année", tandis que les Girls in Hawaii ont reçu le prix du ''meilleur concert''. Aucun de ces artistes n'était toutefois présent à Liège, tous étant retenus à l'étranger. En jazz, David Linx et Diederik Wissels ont reçu les grâces du jury. Trois Octaves de la musique pour Stromae qui est le grand gagnant de la soirée.

Salvatore Adamo a pour sa part reçu une Octave d'honneur pour l'ensemble de sa carrière et a interprété trois titres avec les 60 musiciens de l'orchestre philharmonique. Il a reçu une Octave d'honneur récompensant ses 50 ans de carrière et ses 80 millions d'albums vendus.

Pour célébrer cette onzième édition et ce dixième anniversaire, d'anciens lauréats se sont produits avec l'orchestre liégeois, comme Joshua, My Little Cheap Dictaphone, Jali, Sharko ou encore Saule.

Damon Albarn, Noel Gallagher un duo ?

Damon Albarn, Noel Gallagher un duo ?  - Tous droits réservés ©


Damon Albarn a révélé que l’hypothèse de réaliser un album avec l’ancien guitariste d'Oasis ne le dérangeait pas.

Il ajoute même que c’est une "certaine possibilité" dans l’avenir. Damon confie au NME qu’ils ont discuté tous les deux "au moins une fois" de l'envie de faire de la musique ensemble.

"Je vois encore Noel de temps en temps. On s’envoie des messages. Je ne peux pas dire que ça soit une possibilité précise dans un avenir déterminé, c’est sûr, mais oui nous avons déjà réellement bavardé de ça ensemble" a-t-il déclaré lorsqu’on lui parlait de ce projet.

Il ajoute: "Nous en avons parlé un peu, c’est vrai, mais ça ne sert à rien de s’exciter autour de ça. Je veux dire, il fait ses trucs de son côté, il vient de terminer un album, j’ai un album qui sort moi-même, mais le principe de faire de la musique ensemble c’est quelque chose… Vous savez, il serait plus juste de dire que nous en avons discuté au moins une fois!".

lundi 7 avril 2014

Le nouveau bébé de Slash pour bientot

Slash  - Tous droits réservés ©


Slash vient de confirmer que son troisième album solo était terminé.

La date de sortie est déjà retenue, il nous la donnera plus tard a-t-il dit. Il manque juste deux petits détails pour le moment, le titre et le design de la pochette. "Mais on aura tout ça très vite a dit Slash. L’album contiendra 17 morceaux dont un instrumental. Autre info intéressante, il a expliqué qu’il sera de retour en Europe prochainement.

Une photo...


Herbie Hancock sur une plage

Critique Musicale: Lady Linn - High (2014)


Flashback : Des débuts à la renommée nationale

C’est le 27 avril 1981 à Gand (dans le district de Sint-Amandsberg plus précisément), dans la région néerlandophone du Plat Pays, que Lien De Greef, future Lady Linn, voit le jour. La jeune fille tombera dans la marmite huit ans plus tard et débutera son apprentissage musical par celui du piano, de là naitra sa volonté de devenir pianiste. À l’âge de quinze ans se sont ses capacités vocales qui commenceront à être exploitées, Lien profitant de son intégration au sein d’un tout jeune groupe de Rock, fondé par des amis,  pour prendre place, en plus de son rôle de claviériste, derrière le micro. Très vite la demoiselle se découvrira meilleure dans le rôle de vocaliste plutôt que dans celui de pianiste[1].

Ces premiers pas dans le monde musical se concrétiseront un peu plus tard, à l’âge de 18 ans,  par une poursuite d’études au conservatoire de Gand pour une période d’environ cinq ans. Cinq années qui permettront à la jeune femme de se familiariser avec le chant, la musique et la composition propres au Jazz, sa source d’inspiration et influence majeure.

L’année 2004 marquera la sortie du conservatoire et le début d’une collaboration nouvelle pour Lien, celle d’avec le groupe de Pop  Bolchi, emmené par Jeroen De Pessemier. A cette même époque, les prémices d’un nouveau projet centré sur le Jazz, qui très vite deviendra connu sous le nom de Lady Linn And Her Magnificient Seven, se mettent en place. Ce projet résulte de la volonté de Lien de fonder autour d’elle un groupe de Swing Jazz après cinq ans passés à chanter et jouer du Swing Jazz au conservatoire. Entourée d’amis et de musiciens qu’elle apprécie, elle parvient à former son propre groupe, qu’elle qualifie elle-même de « petit Big Band »,  et joue une musique fortement inspirée de celle ayant parcourue les années 30 et 40. S’ensuivra ensuite le quasi-indispensable passage par la case « reprises », pour une durée de quatre ans, avant que Lien ne se mette finalement à composer ses propres titres[2].

Dans un entretien accordé à Cécile Duclos pour le site La Toile De Pandore, publié le 4 avril 2012, De Greef définira le son et le style musical de Lady Linn And Her Magnificient Seven de la façon suivante :

Pour moi, c'est un mix, ce n'est pas un style. Les chansons sont plutôt  romantiques, je trouve, et positives ! C'est acoustique, organique. Et puis c'est pop, bien sûr, et il y a sans doute des influences soul, jazz mais aussi country et bossa ».[3]

Le travail de composition et d’écriture du petit Big Band belge se concrétise en 2008 avec la sortie de Here We Go Again, leur premier effort discographique, qui se veut un disque de Jazz, tant sur la forme que sur le fond, les musiciens ayant pleinement, et certainement, voulu digérer les quelques années passées à jouer du Swing Jazz. De cet album on retient avant tout la vivacité des rythmes divers, les compositions enjouées, une voix au grain reconnaissable, maitrisée et affirmée et une prédominance des sections de cuivres misent en valeur par des arrangements conçus sur mesure. Lien confira d’ailleurs qu’à l’époque il lui semblait avoir écrit ses morceaux en premier lieu pour les cuivres et dans un seul et unique style : Celui des Big Bands[4]

Toute considération purement stylistique mise à part, Here We Go Again sera couronné de succès et permettra au groupe  Lady Linn And Her Magnificient Seven de décrocher leurs premières récompenses nationales significatives : 2 MIA[5] dans les catégories « Meilleure interprète féminine » et « Meilleur album pop ». Here We Go Again sera en outre disque de platine en Belgique et sortira chez nous l’année suivante[6].

Ces débuts très prometteurs et plutôt remarqués seront suivis par la parution, en 2011, de No Goodbye At All,  second opus de Lady Linn And Her Magnificient Seven. Cet opus, en plus de marquer une évolution certaine dans le style du groupe, voit celui-ci entamer une collaboration avec le producteur Renaud Létang qui lui a par le passé œuvré sur les disques de Manu Chao, Feist, Émilie Simon, Clémence Lhomme, Gonzales, Alain Souchon, Juliette, Abdel Malik, Jane Birkin ou Mathieu Boogaerts entre autres.

La collaboration avec ce producteur s’accompagne d’une nouvelle direction artistique, No Goodbye At All offrant cette fois à l’auditeur, tout en restant encré dans l’univers du Jazz, univers dans lequel les cuivres ne sont nullement négligés, une palette de sons lorgnant désormais vers la Pop. Ce changement notable n’a en rien émoussé les qualités entrevues sur le premier album et la voix de Lien se voit parfaitement mise en valeur dans toute cette jouerie Jazz aux contours mâtinés de Pop, la production de l’ensemble assurant un équilibre parfait au disque, aux titre le composant,  faisant du même coup de celui-ci un bel écrin. Cette sortie a permis à Lady Linn de toucher un public plus large au-delà des frontières de la seule musique Jazz.

Lien confira, au sujet de l’enregistrement de ce second album, que les titres qu’il renferme furent écrits de manière plus directe que par le passé et sans prise en compte des futurs arrangements qui viendraient nécessairement garnir ces compositions nouvelles. La création s’est donc voulue plus libre. Cette nouvelle façon d’appréhender la composition s’est également traduite sur le laps de temps nécessaire à l’enregistrement et au mixage du disque, l’ensemble ayant été finalisé en une quinzaine de jours à peine[7].

De tout ce travail ressort un disque mêlant sonorités Jazz, Pop et effluves de Soul nimbées d’un son se voulant à la fois calibré et plus direct. No Goodbye At All peut être perçu comme une « suite logique » à Here We Go Again de la part de Lady Linn And Her Magnificient Seven, une suite permettant à la fois au groupe de consolider les attentes placées en eux suite à la sortie de leur premier opus (le Jazz et le Swing étant eux toujours présents) et de s’ouvrir, de séduire un public plus large, le coté Pop plus accentué de cette collection de nouveau titres offrant désormais un plus large audimat. Si l’on se place de ce point de vue, Lady Linn And Her Magnificient Seven n’a pas loupé le coche avec ce second opus, opus qui, en France, est sorti le 19 mars 2012. Cette sortie sera suivie d’une assez belle carrière hexagonale pour ce disque, permettant à Lien et son groupe de gagner en visibilité sur les scènes et chaines de télévision françaises. Manifestement très inspirée à l’époque, Lien confia même, lors de la promotion de No Goodbye At All, être déjà en train d’œuvrer à la composition de ce qui devait être son troisième opus[8], opus sur lequel nous allons désormais nous pencher plus avant.

High : évolution et prise de risques ?

Après les succès successifs de ses prédécesseurs, il va sans dire que ce qui devait être le troisième opus de Lady Linn était pour le moins attendu. Le fonctionnement de l’industrie musicale l’a mainte fois démontré : nombreux sont les jeunes groupes à ne pas réussir ce que l’on serait tenté d’appeler  « la passe de trois », la sortie d’un troisième opus étant souvent révélateur du devenir du groupe en question. Souvent le premier album fait office de révélateur, le second confirme ou non le potentiel véritable du groupe et le troisième, si la réussite est au rendez-vous, fait en quelque sorte office de pierre angulaire dans la discographie et offre  ou non au groupe une place à défendre dans le paysage musical pour les années à venir. A ce quitte ou double, souvent l’audace paye.

D’audace Linn et son groupe ne semble pas en avoir manqué et ne pas avoir non plus hésité à prendre l’adage au mot. En effet La chanteuse a confié dans nos colonnes percevoir la sortie de ce troisième album comme une étape majeure dans sa carrière : Celle qui lui permettrait de se défaire de cette étiquette de chanteuse « rétro » qui semble lui avoir été accolée[9]. Sur cet album la vocaliste de Jazz assume pleinement son attrait pour la musique House et l’influence qu’a pu avoir sur ses nouvelles compositions son implication au sein du projet parallèle FCL, groupe pour lequel Linn mets sa voix aux services de classiques de la House et de la musique noire nord-américaine. Cette expérience sera qualifiée de « libératoire » et aura également pour effet de désinhiber la jeune femme à l’entame du processus d’écriture des titres qui devaient composer l’album qui nous occupe ici.

L’écriture des titres s’est elle aussi accompagnée de quelques changements notables, Linn ressentant le besoin de délaisser quelque peu son piano au profit d’une six cordes durant l’élaboration des premières démos. Une fois ces démos prêtes celles-ci furent confiées aux bons soins du guitariste Bruno De Groote qui se chargea des arrangements guitaristiques de chacune d’elles. Tout ce travail échoua finalement entre les mains (et les oreilles) du producteur Renaud Létang qui s’occupa par la suite d’octroyer à chacune des pistes les beats et tempos adéquats pour l’enregistrement final et édifia du même coup la base sur laquelle chacun des musiciens viendrait par la suite enregistrer sa partie en studio.

 Cette phase de la production transforma parfois radicalement certains titres, à une ballade pouvait succéder un morceau up-tempo par exemple…Voilà en tout cas qui semble témoigner de la fécondité du travail accompli et mettre en exergue le rôle prépondérant joué par Létang dans la conception finale de ce disque.
C’est en tout cas bel et bien à ce dernier que nous devons sur ce disque la présence d’éléments sonores propre à la Disco, la House ou la Dance, de telle sorte que, selon ce que nous a confié Lady Linn,  le son que renferme High est vraiment la résultante du travail conjoint des musiciens et Renaud Létang, ayant vraiment su mettre à profit la liberté qui leur étaient donnée sur cet enregistrement[10].

Combiner cette fois la musique Pop aux influences Disco, House, Soul, R&B, Reggae, Gospel et Folk pour mieux laisser de côté le Swing Jazz des années 40, ce pari pouvait sembler risquer, c’est pourtant celui que toute l’équipe à tenter de relever en sortant High !

Une collection de chansons « honnêtes et fraiches »

High sera dans les bacs dès le 31 mars prochain. La production du disque est irréprochable, le son est à la fois « carré » et « calibré ». On ne décèlera pas d’esbroufe ou  un quelconque défaut de surproduction : Chaque ligne instrumentale est propre et peaufinée, aucun instrument ne se voit négligé au profit d’un autre non plus. La voix très Soul de Linn est, elle vraiment mise en avant sur toute la longueur de l’album. En plus du son, c’est là un premier vecteur d’unicité pour ce disque.

De jolis accords de guitare acoustique introduisent Regret, plage titulaire et premier simple extrait de cet opus, avant de soutenir la voix de Linn qui d’entrée est parfaitement mise en avant et en valeur. Le titre recèle une agréable mélodie et est très efficacement soutenu en son milieu par un gimmick de batterie plutôt discret. Un titre bref et une entrée en matières très légerement tentée de Folk efficace.

High arrive ensuite. Ce titre, qui fut le premier à être enregistré en studio et est directement inspiré par Le soulman Charles Bradley, est un up-tempo efficace pourvu d’un beat  synthétique et de riffs guitaristiques légèrement saturés et énergiques auxquels vient se plaquer La voix mixée en avant. La ligne de basse est ronde et très présente. L’utilisation faites d’overdubs et la présence d’une nappe de synthétiseur en conclusion du morceau accentue son côté très Disco.

 Avec  Build Up c’est sur une boucle de synthétiseur et de boite à rythme minimaliste, mais au demeurant efficace, que vient se lover la voix chaude de Linn qui, dans ce phrasé plaintif, se part d’accents proches du Gospel. Ce titre est lent, sa ligne de basse massive et son écoute attentive laisse percevoir de discrètes racines jazzy à cette ballade mélodique.

Un gimmick de clavier et une rythmique efficace mais non envahissante servent de cadre au crêpage de chignon dépeint dans le titre Sassy. Après le Gospel c’est au R’n’B des années 90 que Linn empreinte quelques accents du plus bel effet.

Nous avons ensuite droit au titre The Beat, pièce centrale et à la fois la plus longue du disque. Cette position au sein de ce recueil de chanson ne tient selon nous pas d’un complet hasard. Très rythmé, ce titre semble plutôt assez représentatif du travail de Renaud Létang. Un refrain profondément Pop et très efficace cohabite judicieusement avec un beat de synthétiseur, une boucle de boite à rythme, une excellente ligne de basse pour un rendu très carré et propre de l’ensemble.

Une rythmique à la fois lente et massive soutenue par des accords de guitares minimalistes servant d’écrin à la voix, ce sont là les composantes de la chanson Remember.
C’est d’une rythmique emplit d’effluves Jazz dont est doté le titre Drive. Un titre qui, sur un tempo modéré, nous délivre un son Pop et enjoué pour un joli moment.

Never donne ensuite à entendre une ligne de basse massive, un gimmick de piano accrocheur et des percussions aussi discrètes qu’efficaces à l’édification de l’écrin sonore dans lequel une voix aux accents Soul et R’n’B se déploie au long de cette ballade.

Le titre Back arrive ensuite, paré de ses accords de guitare électrique, secondé par un gimmick légèrement plus abrasif et une rythmique « carrée », cette dernière n’étant nullement envahissante. Le chant redevient prioritairement jazzy et se place très à propos dans l’ensemble. La présence, ici plus marquée, de la section de cuivre rappellera aux auditeurs de longue date les précédents enregistrements. Ce titre est en lui-même un mélange d’influences diverses réussi!

L’opus se clôt avec le très beau Feeling Me, un morceau que Linn a confié avoir enregistré pour la toute première fois de façon a capella à l’aide de son répondeur avant d’en finaliser une version dance et énergique, pour finalement décider d’en revenir à la version « messagerie » originelle. Un moment de piano/voix que l’on pourrait apprécier comme étant une véritable tangente opérée par l’artiste au regard des albums précédents et qui suffira à convaincre une fois pour toutes des qualités vocales remarquables que possède Linn (et qui, par la même occasion, devrait permettre de faire cesser certaines comparaisons avec d’autres chanteuses, que nous jugeons parfois trop hâtives…) Un moment dépouillé pour une conclusion se faisant sur une note de douceur.

« Suddenly I feel So free
I say goodbye to all my worries
Taken over by
By this energy
Wich I didn’t know that I had inside of me »

*****

Entre les deux pôles plutôt acoustiques que sont les titres Regret et Feeling Me Lady Linn et son groupe ont su nous donner à entendre une nouvelle facette de leur savoir-faire, auquel s’ajoute celui, indispensable, de leur producteur Renaud Létang à leurs côtés pour la seconde fois. Ce troisième opus aura de quoi surprendre, décontenancer même, les amateurs de Jazz ayant particulièrement appréciés Here We Go Again et No Goodbye At All. Avec High, place est ici faite à une plus grande spontanéité, les musiciens se libèrent des contraintes et carcans du genre dans lequel ils œuvrés par le passé, ils expérimentent aussi bien plus. En d’autres termes, ils ont su prendre des risques, notamment celui de déplaire à une certaine frange de leur public déjà acquis, pour relever le défi du troisième album et faire ainsi « la passe de trois ».  Cela s’est fait dans l’ornière d’une musique certes plus « mainstream » et commerciale mais ce groupe ne s’est en aucun cas déparé de ce qui fait son originalité. Cette nouvelle direction artistique séduira à n’en pas douter un grand nombre d’auditeurs. Et ils possèdent de toute façon bien assez d’atout pour que le successeur de High renferme les mêmes qualités…
En attendant, on appréciera cet audacieux melting-pot d’influences aussi diverses que variées et concentrées en un disque pour le moins appréciable !

Liste des titres :

1.      Regret
2.      High
3.      Build Up
4.      Sassy
5.      The Beat
6.      Remember
7.      Drive
8.      Never
9.      Back
10.  Feeling Me

Lady Linn, High, Universal Music France


Xavier Fluet @GazetteDeParis

[1] Xavier Fluet, « Lady Linn : « High ? Des chansons pop honnêtes et fraiches ! », La Gazette De Paris, 19/03/2014. Lien : http://gazetteparis.fr/2014/03/19/musique-lady-linn-high-des-chansons-pop-honnetes-et-fraiches/
[2] Cécile Duclos, « Interview de Lady Linn, une drama queen inspirée », La Toile De Pandore, 04/04/2012. Lien : http://www.latoiledepandore.fr/2012/04/interview-de-lady-linn-une-drama-queen.html
[3] Ibid.
[4] Id.
[5] MIA : Music Industry Awards. Equivalent belge des Victoires De La Musique, chez nous français.
[6] Id. Cf. note 2
[7] Id.
[8] Id.
[9]  Cf. Note 1