mercredi 26 décembre 2012

School Is Cool – Entropology (2012)






Le 8 octobre 2012 a vu arriver dans les bacs des disquaires français Entropology, premier effort discographique du groupe belge School Is Cool. Cet album qui nous arrive aujourd’hui est sorti dans le plat pays depuis un peu moins d’un an déjà, depuis le 3 novembre 2011 pour être plus précis. Depuis lors le succès de ce disque demeure, celui-ci ayant déjà été très bien accueilli en Belgique bien sûr mais également aux Pays-Bas. Notons que des sorties sur les marchés allemands et britanniques sont également prévues cette année.
Le groupe School Is Cool, dont le nom pourrait, à premier vue, sembler tout aussi improbable qu’est efficace l’allitération sonore qui en résulte, s’est fondé officiellement en 2009 et nous vient tout droit de la ville flamande d’Anvers. Le premier fait d’arme du groupe fut de remporter le Rock Rally Humo en 2010, le succès alla par la suite crescendo, le groupe se lançant la même année dans une tournée des festivals de Belgique et des Pays-Bas longue de près de soixante dates. A ce moment leur premier single New Kids In Town rencontra également un vif succès et se classa en tête des charts pendant pas moins de six semaines (en tête du classement de De Afrekening notamment). En 2011 c’est le titre In Want of Something qui est choisi comme premier simple extrait de l’album Entropology et qui sort en Belgique le 18 octobre. Ce titre prendra lui aussi la tête de De Afrekening.
Le disque sera quant à lui certifié disque d’or à peine une semaine après sa sortie en comptabilisant pas moins de 12 000 copies vendues (17 000 lors du premier mois d’exploitation). S’en suivront également 5 nominations pour les Music Industry Awards. Sur scène, les prestations énergiques du groupe sont de plus en plus remarquées, le succès les amenant à se produire devant une audience chaque fois plus nombreuse.
School Is Cool se compose de Johannes Genard qui officie en tant que chanteur, guitariste et parolier, d’Andrew Van Ostader aux percussions, de Nele Paelinck au violon, au synthétiseur à l’accordéon, au piano et à l’harmonium et de Matthias Dillen batteur et percussionniste.
Ce combo définit lui-même sa musique comme étant une Indie pop aventureuse et emboitant le pas à celle proposée par des artistes comme Kate Bush, Les Pixies, Arcade Fire, Paul Simon ou le groupe américain Dodo.
Entropology fut enregistré dans les studios Dampoort de Gand, le Motormusic Studio de Malines et le studio londonien Exchange, sous la houlette du producteur Reinhard Vanbergen (membre de Das Pop) et nous propose dans son ensemble une musique profondément pop. La pop de School Is Cool est de celle qui propose une production et une orchestration parfaites, totalement ciselées et calibrées pour mettre en valeur la mélodie, le rythme et les harmonies de chaque morceau. Ce travail est ici parfaitement réalisé, et ce, sur l’ensemble du disque. Beaucoup penseront certainement que l’on nous donne ici un disque de musique mainstream et, ils ne se tromperont pas sur ce point. Nous avons affaire ici à un album de pop, et si la musique pop et justement dite « populaire », c’est bien qu’elle recèle de qualités qui font qu’elle peut sans problème s’accaparer nos oreilles et nous plaire facilement. Ce sont ces qualités, si souvent décriées par certains, qui lui confère son charme, fut-il par essence commercial…

De charme, la pop distillée par School Is Cool n’en manque pas. Trois éléments peuvent ici être mis en avant. Tout d’abord, il nous est impossible de ne pas prêter attention, et ce dès la première écoute, à la prédominance dans cette musique des sections rythmiques, le son de la batterie et des percussions ressortant clairement de l’ensemble tout au long du disque. La batterie et les percussions sont ainsi mis en avant sur bon nombre de morceaux de l’album et notamment sur les titres The World Is Gonna End Tonight, Car, Backseat, Parkinig Lot, In Want of Something, Dawn, And a Newly Hatched Damselfly, On The Beach Of Hanalei ou encore (Entropology) (titre sur lequel le rythme imprimé par la batterie n’est pas sans évoqué celui d’une marche.). Cette prédominance confère à cette pop musique des accents de musique typée punk lors des concerts, ce qui ajoute encore à l’énergie déployée sur scène par le groupe.

L’autre élément se démarquant singulièrement à l’écoute du disque est la présence du violon. Celui-ci est présent dès l’introduction du titre d’ouverture The World Is Gonna End Tonight est reste en avant tout au long de celui-ci pour un résultat dés plus plaisant. Le violon apporte également un indéniable et appréciable soutien à la section rythmique sur des titres comme par exemple : O! Delusions, The Road to Rome ou encore Algorithms. Le violon confère à cette musique une touche de douceur qui paraitra peut-être un peu kitsch et baroque au vue de l’ensemble mais qui contrebalance élégamment et assez finement avec la lourdeur des sons de batterie et autres percussions.

Enfin les chœurs réalisés sur certains morceaux sont vraiment de fort belle facture et contribuent à ne rendre le tout que plus attrayant. On pensera ici à des chansons comme : Car, Backseat, Parkinig Lot, On The Beach Of Hanalei, New Kids In Town ou bien encore Warpaint (premier simple pour le marché français).

Tous ces éléments se trouvent combinés à merveille sur un titre comme The Underside. Ce titre très accrocheur s’impose sans nul doute comme l’un des titres les plus réussi d’Entropology. L’une de ces chanson comme seule la pop est en mesure d’en produire peut-être et qui séduit l’auditeur et s’apprécie d’emblée.
Le chanteur n’est pas en reste non plus et quelques titres donnent particulièrement à apprécier son timbre de voix, citons principalement The Road to Rome, Algorithms et encore Car, Backseat, Parking Lot (Reprise).
Les thèmes des chansons eux abordent des sujets comme la désillusion, l’ennui, la nostalgie ou la mort entre autre, ce qui, il faut en convenir, tranche pour le moins singulièrement avec la teneur rythmique de la musique. Le titre de l’album lui est un néologisme s’inspirant des travaux de Claude Lévi-Strauss.

En définitive, School Is Cool nous livre avec Entropology un album pop réussi aux rythmiques rageuses mais très soignées et accrocheuses. Bien que le disque contienne pas moins de seize morceaux, nulle crainte d’avoir ici affaire à un album indigeste et trop long, les titres sont dans l’ensemble plutôt brefs et cette brièveté ajoute encore à leur efficacité intrinsèque.
Cet album devrait à tous les coups pouvoir rencontrer le sucée en France, mais attendons plus encore un éventuel second album de la part de cette formation, nous saurons alors si ce brillant essai est ou non transformé.

Liste des titres:

01 The World Is Gonna End Tonight 
02 Car, Backseat, Parkinig Lot
03 In Want of Something
04 O! Delusions
05 The Road to Rome
06 Interlude
07 Dawn, And a Newly Hatched Damselfly
08 On The Beach Of Hanalei
09 Algorithms
10 Trouble In The Engine Room
11 New Kids In Town
12 Interlude
13 The Underside
14 Car, Backseat, Parking Lot (Reprise) 
15 Warpaint
16 (Entropology)

School Is Cool, Entropology, Pias Recordings, 2012

Xavier Fluet

Publié le 08/10/2012 par La Gazette De Paris.

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